Savons-nous ce que nous ignorons ?

Socrate disait "je sais que je ne sais rien", c'est à dire qu'il pensait que la vérité n'est pas accessible et que l'enjeu n'est pas tant de questionner le monde que de questionner notre perception de celui-ci.

2500 ans plus tard, un scientifique de génie va lui donner raison. 

Les théories de la relativité énoncées par Albert Einstein ont certes révolutionné la physique, mais surtout, elles ont changé notre rapport à  ce que l’on appelle le réel. 

À l'instar des philosophes de l'antiquité, il met le doigt sur nos illusions attachées à la fois à nos perceptions limitées du réel, mais aussi au cadre construit avec nos interprétations.

Par exemple, Einstein a démontré qu'il n’existe aucun point fixe dans l’univers. 

Même allongé dans mon lit, me sentant parfaitement immobile, je voyage en réalité à grande vitesse dans l’espace car la terre tourne sur elle-même, autour du soleil, notre système solaire tourne autour de notre galaxie qui elle-même se déplace dans l’univers à 2,3 millions de km/h.

Ainsi, allongé dans mon lit avec une sensation de parfaite immobilité, de façon contre-intuitive par rapport à ma perception, je me déplace.

Albert Einstein démontre ainsi que tout est relatif au référentiel de chacun, et que ceux-ci sont infinis. Voilà qui corrobore les enseignements de Socrate.

Qu’en est-il alors de nos croyances ? Jusqu’à quel point sommes-nous capables de mesurer l'anthropomorphisme que nous appliquons au monde à travers notre perception et notre pensée ? À quelle distance sommes-nous du réel ? 

Autrement dit, est-il raisonnable d’avoir des certitudes ?

Si l'on en croit Einstein et Socrate notamment, la vérité ne se trouve pas dans l'interprétation de ce que l'on perçoit mais dans l'intuition de ce que l'on ignore, c'est à dire de ce que notre interprétation nous cache.

Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si des disciplines comme l'analyse transactionnelle, la programmation neurolinguistique, la communication non violente et bien d'autres, adressent la question de l'interprétation des faits.

En PNL, ce que l'on appelle le modèle du monde détoure les limites de l'interprétation par notre cerveau de ce que nos sens perçoivent et leurs conséquences sur nos états intérieurs et nos comportements. Le métamodèle, à travers ses douze questions, cherche à déjouer les biais de l'interprétation. 

De même en CNV, le protocole OSBD nous invite revenir aux faits pour débusquer les jugements et croyances qui déclenchent nos émotions en raison de besoins inassouvis. Une fois encore il s'agit d'aller interroger les biais de notre interprétation du réel.

En analyse transactionnelle, on cherche a renouer avec l'état du moi adulte, celui ancré dans le présent, dans le réel. Là encore, il est question de revenir au réel de façon descriptive en évitant les interprétations.

Être à l'écoute de soi et des autres permet de repérer les altérations induites par notre perception et d'accueillir l'incertitude de la vie.