La carte vs le terrain

Quand j'ai passé mon permis bateau, le formateur répétait souvent "il ne faut pas confondre la carte avec le terrain".

La carte est une représentation simplifiée du réel qui permet de planifier, de prévoir, d'explorer mais qui ne donne aucune indication sur ce qui sera vécu, expérimenté, ressenti. 

Elle est indispensable pour préparer sa navigation, mais presque inutile pour se préparer à ce que l'on va vivre.

J'ai aussitôt fait le parallèle avec le travail de dirigeant d'entreprise ou de manager.

Le plan stratégique, les projets, les indicateurs, les budgets, tout cela est très utile pour se fixer un cap, une route à suivre mais hélas, ne prépare en rien à l'incertitude du réel.

De la même façon que le navigateur est plongé au cœur d'éléments océaniques incontrôlables (vents, courants, marées, météo, variations magnétiques...), le ou la dirigeante est immergée dans un environnement mouvant hors de son contrôle.

La question qui est posée est celle des limites de la perception et des interprétations du réel qu'elle suscite. Quand je regarde la carte et que je me représente le terrain, suis-je capable de prendre aussi en compte tout ce que je ne vois pas, tout ce que je ne peux pas me représenter ? Autrement dit, suis-je capable de considérer ce que je pense comme une opinion et non comme une certitude ?

Ce pas de côté, tout en humilité, a de grandes vertus :

- il laisse la place à d'autres opinions, à de la diversité, à de l'intelligence collective

- il donne un caractère plus flexible à la proposition, moins rigide et donc plus agile

- il permet d'élargir son champ de perception en l'ouvrant à ce qui reste difficilement perceptible pour le moment

En résumé cela donne accès à plus de discernement lors de la prise de décision.

La question qui se pose alors est de savoir comment développer cette compétence de prendre en compte ce qui est dans l'angle mort ?

Premièrement par l'apprentissage de pratiques qui travaillent ce rapport au réel comme, la communication on violente, la programmation neuro-linguistique, l'analyse transactionnelle, la méditation ou dans une optique plus managériale la théorie U.

Deuxièmement par l'accompagnement d'un "skipper" qui mettra le doigt sur ces zones hors champ, sur ce qui fait obstacle à la mobilisation du plus haut potentiel.

Si ce sujet vous intéresse... n'hésitez pas à commenter ou à me contacter directement.